La tête et les yeux

20 janvier

Nous suivons les traces des grands découvreurs et des Messageries Maritimes !

Depuis Suez, nous sommes en Mer Rouge ! Cette mer sur laquelle Henry de Monfreid nous a fait rêver, et qui s'ouvrait en deux pendant les heures de catéchisme !

Et devant nous, c'est la mer bleue, toujours la mer bleue ! Elle n'est ni rouge, ni tout étroite comme la carte nous le fait croire : on ne voit la terre ni d'un côté ni de l'autre !

Oh! Bien sûr, sa couleur bleue, soutenue par un soleil d'Egypte, n'est pas la même que celle de la mer du Nord ! Mais enfin, est-ce suffisant pour que nous voyions ces étendues d'eau salée différemment au fur et à mesure que nous avançons, pour que nous ne soyons pas les mêmes devant ces paysages maritimes si semblables les uns aux autres, n'ayant pas même une côte pour les différencier ? La mer du Nord, la Manche, le rail d'Ouessant, le golfe de Gascogne, le détroit de Gibraltar, la Méditerranée, et maintenant la mer Rouge ?

Le simple fait de prononcer les noms, la géographie des mers que nous traversons évoque aussitôt mille récits, souvenirs, des petites histoires, de la grande histoire, des récits de marins intrépides, de l'actualité brûlante, nos livres de classe auxquels nous ne comprenions pas tout ... 

Et c'est tout cet enchevêtrement de mémoires, de réminiscences plus ou moins exprimées, pas toujours précises, qui donnent leur vie propre, leur épaisseur, leur singularité à chacune des différentes mers bleues sur lesquelles nos yeux se posent.