Angoissant !

Rotterdam le 8 janvier 

Cela n'a pas tardé ! Un quart d'heure après notre arrivée, hier à 22h, le déchargement a commencé !

Ce matin, on peut voir à nouveau, comme à Hambourg, les grues, les camions et les élévateurs s'activer de toute part !

Cette fois encore, l'homme paraît absent de tout cela, les machines donnant l'impression de se mouvoir par elles-mêmes.

On prend les jumelles pour essayer de distinguer les conducteurs de ces centaines de petits camions qui viennent prendre livraison des containers, un par un au pied des grues. Les jumelles, les lunettes en plus, puis le zoom de la caméra ... non! Il faut bien se rendre à l'évidence ! Il n'y a personne !

L'homme ne paraît pas absent, il EST absent ! À part les grutiers perchés à 45 mètres au-dessus des quais, tout le port est désert, interdit aux hommes, qui ne s'y aventurent qu'en véhicule spécial, clignotant de partout comme pour signaler aux animaux mécaniques qu'ils ne leur veulent pas de mal !

Ainsi, ces camions sont des robots, qui s'alignent exactement sous la grue, attendant de recevoir leur charge, puis qui repartent se ranger dans un ordre impeccable sur le parking voisin, et repartent à nouveau jusqu'au pied d'une travée où ils se délestent de leur container dans une sorte de guichet ; ces élévateurs sont aussi des robots d'une autre espèce, qui reprennent le container au guichet et vont le déposer à un emplacement en x,y,z dans un stockage de plusieurs hectares.

Chaque robot sait parfaitement où prendre et poser sa charge. Tout est fluide, les camions se laissent poliment la priorité, tout est pour le mieux ...!

Mais finalement, s'il règne une activité débordante sous nos yeux, là n'est pas l'essentiel ! Il nous plairait de pouvoir rencontrer ce Deus ex machinis, qui organise cet immense port avec autant de talent ! Ce Dieu, ce doit être des hommes !