Kshatriyas

Un raja nous fait visiter le siège de la communauté 

17 février

Ils sont Kshatryas, de la deuxième caste hindoue, celle des guerriers... venus jadis du Rajasthan, ils se sont battus sous les couleurs des rois d'Andhra Pradesh, puis, pour prix de leurs victoires au service des rois du Tamil Nadu, plus au Sud, ils ont reçu des terres.

La légende dit qu'ils ont choisi de s'installer là où un lièvre, levé par leurs chiens, s'est mis à son tour à courser les chiens... une terre qui produit de tels animaux ne peut qu'être bénéfique aux hommes... alors ils ont fondé là Rajapalaiyam, c'était il y a deux siècles...

Aujourd'hui la communauté des Rajas forme encore le tiers des 160 000 habitants de la ville, organisés de façon autonome et ferme à l'interieur de la citoyenneté indienne, avec leur maison commune régie semble-t-il uniquement par les hommes...

Ils parlent encore le telugu, la langue de l'Andhra Pradesh, sont structurés en quatre groupes qui échangent femmes et services, pas de mariage à l'intérieur d'un même groupe, et lors d'un deuil ( 11 jours d'inactivité) ce sont les membres des autres groupes qui se chargent des affaires... et un système d'impôts des plus riches assure éducation et santé aux plus pauvres de la communauté .

De fermiers qu'ils étaient, certains  se sont lancés dans les affaires, avec succès si l'on en croit le train de vie de la famille de notre hôtesse Prasanna Raja, elle-même chef atypique d'une entreprise de transport de voyageurs.

Le mariage auquel nous avons assisté ce matin était aussi un événement rajapoute, les mariés, vivant et travaillant en Suisse pour elle, en Allemagne pour lui, et dont les parents vivent aussi à l'étranger, ne pouvaient se marier ailleurs qu'ici ; bien plus ils ne pouvaient, sous peine d'exclusion, se marier à l'extérieur de la communauté...

Mariage arrangé mais consenti de part et d'autre, les traditions sont respectées. Pour combien de temps?