dimanche 5 février 2017

Biennale

5 février

Nous avions raté la Biennale d'art contemporain de Lyon avant de partir. Alors, nous sommes allés à la Biennale d'Art Contemporain de Kochi !
Le centre ville est parsemé de lieux d'exposition. Pendant trois jours, nous parcourons avec beaucoup de plaisir les vieux quartiers d'entrepôts des arrières du port.
Les œuvres exposées viennent du monde entier, même si les artistes asiatiques, et encore plus indiens, sont majoritaires. 
Les thématiques sur le temps qui passe, la décadence, la mort, sont très présentes. À plusieurs reprises, on se pose la question de savoir ce qui, de l'installation exposée ou de la ruine abandonnée qui l'abrite, traduit le mieux cette évolution inéluctable !

Et l'on réalise le contraste qu'il y a entre le monde maritime moderne que nous venons de quitter en descendant du cargo et le monde de l'Inde dans lequel nous venons de basculer. Sur un bateau, tout est fait pour lutter contre l'usure du temps : on met en place des plans de prévention, d'entretien, on passe son temps à remplacer des équipements en bon état, on repeint tous les jours, rien ne doit tomber en panne ! 
En Inde, au contraire, on laisse le temps faire son œuvre dans l'espace public : l'entretien et l'anticipation semblent ne pas exister, les choses se fatiguent, rouillent, vieillissent, pourrissent, se fragilisent, se détériorent, sans que l'homme cherche à en ralentir le phénomène ; les feuilles mortes du temps sont juste repoussées sur quelques centimètres pour permettre de marcher. Et on ne fait que réparer inlassablement les vieilles machines lorsqu'elles tombent de fatigue et d'usure. 
La ville est émaillée d'éboulis de constructions sans âge encombrées d'une végétation galopante, sur lesquelles se sédimentent poussières, ordures, feuilles mortes, humus, en marge des rues, des magasins et des immeubles. Ces ruines abandonnées rendues à la nature sont comme des îlots de temps condensé, vers lesquels on repousse les effets trop visibles de la dégradation de toute chose pour ménager des espaces de respirations indispensables à la vie, pour combattre l'étouffement de l'instant qui fuit.

L'œuvre dans son cadre



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