Arrières

10 février

La région d'Allepey est située non pas au bord de la mer d'Oman, mais dans un entrelacement de terre et de mer. Elle s'est organisée autour d'un vaste réseau de canaux d'eau saumâtre alimenté par la mer et les eaux douces descendant de la montagne proche.

La ville, les quartiers, les villages, sont pour une grande part bâtis sur des îles formées par ce réseau que ses habitants appellent les backwaters.

Aujourd'hui, les promenades en bateau au confort variable sur les backwaters sont à l'origine d'un grand développement du tourisme.

L'essentiel de cette navigation se fait sur des houseboats à moteur, grandes embarcations de bois et de cannes utilisées autrefois pour le transport du riz.

Mais l'on peut également parcourir les canaux sur de petites pirogues à pagaie ou à perche. Quelques habitants de condition modeste accueillent également les touristes pour le lunch voire pour la nuit.

Il ne faut pas imaginer ce réseau de canaux comme un marais poitevin assoupi ! Il est vivant en diable et s'apparente plutôt à de grands lotissements d'habitation très peuplés. Les femmes lavent leur linge devant la maison, le grand-père promène son petit-fils sur ses épaules, un groupe de jeunes filles rentrent de l'école leurs cahiers sous le bras, trois hommes discutent calmement sur la terrasse du café, la conversation s'engage par dessus le canal entre un groupe de voisines, ... Par endroits se sont installés de petits centres commerciaux de proximité où tout ce qui est nécessaire à la vie quotidienne est disponible.

À l'arrière de ces rues maritimes, en cœur d'îlot, c'est la culture du riz. Il a triste mine à cette époque où, après la récolte et avant les semis et la mousson, les rizières sont jaunes et sèches.

Ces quartiers insulaires sont appelés par ses habitants des villages. Les villageois, souvent de condition très modeste, travaillent dans les rizières une moitié de l'année et certains font le capitaine de pirogue pour les touristes à la saison sèche. Un service de bus-ferrys très fréquent permet à d'autres de travailler à la ville.

... Finalement, la vie dans ces villages n'est pas très différente de celle des quartiers périphériques de ville comme on en voit beaucoup, mais leur condition insulaire leur donne un rythme différent et, aux yeux du voyageur, un charme particulier.