dimanche 8 février 2015

Arnaque au cornac

6 fevrier

Un village perdu dans la forêt, où les éléphants sont utilisés pour les travaux de bucheronnage ? Un village autogéré par ses habitants pour développer un ecotourisme autour de cette relation très ancienne entre les hommes et les éléphants ?

Sautant sur notre moto (c'est maintenant devenu presque une habitude), nous fonçons de Paksé vers le village de Kiet Ngong ; 50 km de route + 15 km de mauvaise piste.
Sur la place du village, trois éléphants débonnaires, avec leurs cornacs, déambulent d'un pas nonchalant au milieu des cinquante français sortis de leur car de luxe ! Le centre d'information - gestion tenu par les habitants, est chargé de l'organisation des activités et des hébergements. Trois hommes vautrés sur un divan-lit, l'air de s'ennuyer autant que les éléphants, nous y accueillent. Celui qui parle anglais sort un carnet à souche et répond à nos questions : Que nous proposez-vous comme activité ? "Ticket -elephant-Phu Asa-200 000 kips" (Phu Asa est le nom d'une petite colline située à quelques encablures du village) Où pouvons-nous dormir ? "Ticket -elephant-Phu Asa-200 000 kips" Pouvons-nous voir les éléphants au travail ? "Ticket -elephant-Phu Asa-200 000 kips" 

Nous avons repéré sur le guide un autre village encore plus perdu dont on dit que les habitants travaillent avec les éléphants. Alors en route pour Ban Phapho ! Cette fois 18 km de très mauvaise piste ! M. Boun, dans sa maison située au bout du village parle français ! Par téléphone (il est a l'hôpital avec sa femme malade), il nous organise un déjeuner, une sortie en forêt pour voir les éléphants travailler, et le dîner et la nuit dans une petite chambre très sommaire derrière chez lui. Voilà enfin un homme qui a compris ce que le voyageur-touriste attend !
Sitôt le déjeuner avalé, le cornac vient nous chercher, nous emmène avec son éléphant vers un petit bois derrière la maison. Là, il avise un petit arbre tronçonné et prédécoupé auquel il attache l'éléphant avec deux chaînes et lui dit de revenir (C'est ce que j'ai cru comprendre en langage éléphant). Nous rentrons donc tous ensemble au rythme du pachyderme, prenant son temps, arrachant quelques bananiers pour son déjeuner, l'air aussi gêné par son bout d'arbre que s'il avait une brindille prise dans la queue !

Pauvres éléphants ! Acteurs malgré eux d'une mauvaise pièce de reconstitution historique !

1 commentaire:

  1. Il y a des reportages photos absolument horribles sur la maltraitance des éléphants sous ces latitudes. J'espère que vous ne participez pas à cette histoire !

    RépondreSupprimer