jeudi 2 mars 2017

Trains

Est-ce seulement leur nombre et la densité de leur population ? Les indiens occupent l'espace avec une force impressionnante ! Ils investissent les temples en y faisant entrer toute leur vie ! Et dans les gares et les trains, c'est la même chose !
Partout, ils donnent l'impression de se comporter absolument comme chez eux, sans la retenue que l'on a dans nos pays occidentaux.
Et pourtant, cette perception n'est sûrement pas la réalité lorsque l'on constate par exemple la grande pudeur et la quasi absence de marques d'affection entre les gens. Étonnante société, dont les dieux paraissent a contrario si à l'aise dans les relations hommes-femmes !
Toujours est-il que dans les gares indiennes comme dans les temples ou dans la rue, il se dégage une vitalité, une présence, une énergie que l'on ne trouve pas chez nous ! La foule des gens qui viennent prendre leur train - les trains sont toujours immensément longs et contiennent beaucoup de monde -, prennent littéralement possession de la gare ! Ils s'installent pour manger par terre, s'allongent, discutent à n'en plus finir, attendent des heures, on finit par se demander pour certains s'ils ont réellement un train à prendre !
Dès l'aube, le parvis et le hall sont déjà occupés, depuis on ne sait combien de temps. Au milieu de tout cela, les marchands de tchai contournent les corps et se croisent avec les vendeurs de repas, présentés dans leurs feuilles de bananiers ou leurs barquettes en alu. De véritables tables sont installées par terre !
En fait, les gens ne semblent pas aller quelque part. Ils ne sont pas de passage. La gare comme le train ne paraissent pas pour eux de simples lieux de transition. Le temps qu'ils y passent fait partie d'une succession d'instants qui auraient tous la même valeur.
L'on voit peu ou pas de gens pressés, se dirigeant d'un pas rapide vers le quai où le train les attend pour les emmener vers la capitale du coin ! Ces gens là ne sont pas dans les gares mais dans les aéroports ! 
Il est vrai qu'avec ses 45 km/h de moyenne et ses horaires très approximatifs, le train ne peut être une solution pour eux !

PS. Après avoir écrit cet article, nous avons pris le train entre Kumbakonam et Chidambaram, dans l'Est du pays, au Sud de Pondichery. Et là, changement total : si les gares sont aussi vivantes et peuplées, elles sont plus modernes, plus propres et surtout proposent des sièges ! La vie ne se passe plus au ras du sol, mais 60 cm plus haut !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire