mercredi 9 mars 2016

Contrôles

Michel Puech, notre fixer dans le Darien, nous a organisé une expédition au Rancho Plastico, un campement du parc national pour les rangers chargés du suivi des léopards. Il a préparé toutes les autorisations.


Nous commençons par aller à Meteti, la première communauté du Darien, à la Senafront, service national de la frontière. Le policier de garde, au vu du dossier, nous demande nos passeports, où nous allons, si nous sommes mariés, il connaît un ami qui connaît Paris, Ah! La Tour Eiffel c'est muy lindo, vous habitez chez Michel, vous lui direz buenos dias, buenvenidos au Darien, et bon séjour !
Le lendemain, après une heure de mauvaise route, à Yaviza, au bout de la panaméricaine, à la Senafront, le policier prend à son tour le gros dossier préparé par Michel, regarde la photocopie de nos passeports, nous demande où nous allons, au Parc du Darien à Rancho Plastico, c'est la première fois que vous venez au Darien ?, les gusta ?, si si mucho, de dunde vienen, de Francia, j'ai le fils d'amis qui fait ses études en France, Paris muy lindo, dunde viven, en los alpes, à Annecy, regards sur le tableau derrière lui où figure la liste des réfugiés du jour essentiellement en provenance d'Afrique, qu'allez-vous faire dans la réserve du Darien, nous promener dans la forêt, buenvenidos au Darien, et bon séjour !
Réunion avec le chef du village embera 
Après une heure de pirogue sur le rio Chucunaque et une demi-heure de taxi brousse sur une piste défoncée, arrivée à Pijibasal où le chef du village nous dit que Rancho Plastico, c'est très très loin, très difficile, est ce que l'on se rend bien compte que c'est une montagne haute et dangereuse, on verra à Rancho Frio au poste de garde si l'on peut aller à Rancho Plastico, de toute façon il faut un porteur en plus pour l'eau, il fait très chaud et attention à la déshydratation, moi je suis votre guide cela vous fera beaucoup de dollars en plus pour le porteur, hasta mañana.
Rancho Frio poste de garde

Le lendemain, départ à 7h, arrivée à Rancho frio au poste de garde du parc où le chef des gardes dit qu'il ne comprend rien à notre dossier pourtant épais comme un roman de John Le Carré, que la liste des gens inscrits ne correspond pas aux randonneurs qu'il a devant lui, qu'il y a quatre inscrits et que nous sommes cinq, que le porteur en trop ne rentrera pas dans le parc, que nous n'avons qu'à nous répartir les bouteilles d'eau pour ne pas mourir, que récemment une hollandaise est partie seule là -haut et qu'elle n'est jamais revenue, que la région est dangereuse et difficile, qu'il ne peut pas prendre de risque administratif, que nous ne devons pas oublier de signer le livre de visiteurs à notre retour, bienvenidos en el Darien y buon camino !

Je crois vraiment que sans Michel nous ne serions jamais arrivés à Rancho Plastico !

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