Plongeons

8 janvier

La motoneige se présente comme une grosse moto sur skis. Mais ne nous y trompons pas ! Son comportement n'est absolument pas le même !
Lorsque l'on pilote une moto sur la route, on fait corps avec elle, en maintenant son torse dans l'alignement des roues et de la selle, se penchant avec elle lors des virages.

Ici, c'est tout autre chose : la motoneige tient plus du voilier capricieux dont les sautes de vent modifient l'assiette en permanence et qu'il faut perpétuellement empêcher de verser en projetant son corps à l'extérieur comme au trapèze. Les variations de pente de la montagne, l'inclinaison du "trail", le creux masqué par la neige poudreuse magnifiquement lisse, jouent le rôle du vent capricieux bousculant violemment la motoneige. 

La position du trapéziste doit permettre de compenser l'angle que fait la monture avec la verticale, défiant les lois de la pesanteur. Il faut être très souple pour décaler le corps tout en maintenant la main sur la poignée des gaz et un pied au minimum sur l'engin ! Cela donne des figures genre acrobate de cirque sur un cheval, le genou sur la selle, un bras en arrière, d'une grande élégance. 

Une seconde d'inattention ou de retard dans la variation de la figure, une ruade de gaz un peu violente et c'est le plongeon assuré !

En 40 km de trip pour le pic-nic saucisses, j'ai dû goûter 10 fois la saveur de la neige fraîche !