10 janvier
A perte de vue, sur les hauts plateaux andins, s'étendent ces paysages d'herbes rases appelés paramos.
Les touffes vertes, cramponnées à la terre noire spongieuse, luttant contre le vent, la pluie, la neige, créent un terrain où la marche est malaisée.
Le sentier tracé que l'on connaît dans les Alpes n'existe pas. Le pied glisse sur les touffes, s'enfonce dans la boue entre les herbes, est aspiré par la tourbe. De petites traces éphémères semblent nous guider sur quelques dizaines de mètres pour mieux nous perdre plus loin.
Les incas avaient domestiqué ce terrain difficile en créant un chemin pavé sur un mètre cinquante de large. Abandonné depuis plus de 400 ans, ce chemin a disparu quasi totalement. Seul, un passage de 200 m, sur les 40 km que nous avons parcourus, rappelle cette époque brillante. Dans un fond de vallon bien plat, un gazon lisse d'un vert bien tendre, marque l'emplacement des pavés profondément enfouis.
Pas de sentier, pas de panneaux... ! Le guide se fie à sa connaissance de la région, son habitude à s'y diriger malgré le brouillard et les caprices fréquents de la météo. J'avais récupéré sur mon ordinateur à Héry une trace GPS de notre itinéraire projeté. Alors qu'à bien des moments, notre marche me semble manquer de repères, l'enregistrement réel de notre randonnée correspond à 10 m près à l'itinéraire théorique !
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