vendredi 20 décembre 2019

Calme et mystère



17 décembre

Il y a l'Amazone, le rio principal, large de plusieurs centaines de mètres, majestueux, coulant ses eaux lentes et laminaires, entraînant les arbres arrachés lors de la crue précédente, parcouru par les lanchas et les bateaux à moteur, dont les rives étanches à l'œil laissent seulement voir la lisière de la selva !

Et puis il y a la forêt inondée où la petite pirogue, quittant le grand fleuve, s'enfonce par un étroit passage dans le silence, l'immobilité et le mystère ! À quelques mètres de la berge sur des centaines de mètres, s'ouvre un monde nouveau sous l'ombre de la frondaison des arbres immenses.
Des arbres prenant appui sur le support profond de la terre émergent de l’eau noire ; là, des racines gigantesques s'élèvent pour faire un piédestal à leurs troncs cherchant le ciel ; partout, des lianes descendent à rebours cherchant l'eau et la terre, comme les repentirs des hautes branches prises de vertige dans la canopée.
Et cette richesse sonore ! On ne sait comment qualifier cette ambiance ! Un silence absolu sur lequel se détachent le glissement de l'eau sur la pagaie, les chants d'oiseaux, les multiples crissements d'insectes, les croassements de batraciens... ?
Une musique, une symphonie dont la tonalité change selon les heures, suivant le rythme de la vie des milliers d'animaux qui habitent la forêt ?
En tout cas, une chose est certaine, on n'ose pas troubler de nos voix de tels instants ! ... L'élégie de Fauré ou l'air de Casta Diva peut-être ? ...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire